mercredi 29 novembre 2006

La rencontre


Lundi matin, Thanh et moi avons fait la connaissance de nos premiers stagiaires : N’daye Fatou, N’daye Fama, Tamsir, N’daye Yacine, Mame N’Gomé, Seynabou Diop, Amadou Magatte, Maretou, Khoudia, Sadio, Jules Bernard, Samb, N’daye Amy, Amath, Yandé…. Assimiler tous ses visages, tous ses noms, tous ses sourires, toutes ses attentes n’a pas été chose aisée.

D’autant qu’auparavant, nous avions déjà utilisé une partie de « notre carte mémoire » : Brief de Marietou, la coordinatrice du CECI, une femme hyper active et très élégante (rencontrée déjà dimanche). Rencontre de Dominique, un canadien amoureux du Sénégal, qui travaille ici depuis un an. Devenu « Issa », il parle d’ailleurs le wolof et s’est marié avec une sénégalaise ; Rencontre d’Aïssatou, la coordinatrice d’une autre association humanitaire, très connue des femmes qui suivent les formations ; Présentation d’Awa, la secrétaire du Centre …

Le meilleur restait cependant à venir : assise à la place du prof, privée des supports de cours et exercices que j’avais vainement tenté d’imprimer auparavant, je devais commencer mes cours devant 6 personnes prêtes à recevoir leur leçon quotidienne de bureautique. Je n’avais pas la moindre idée de par où commencer. Néanmoins, je savourais secrètement un mélange de panique et d’excitation, en pensant que l’aventure commençait….

La difficulté était pourtant réelle : comment apprendre à l’une l’utilisation de la souris, à l’autre la mise en page sur Word, à sa cousine les calculs avancés d’Excel tout en guidant à un petit groupe dans la création d’une adresse mail… en même temps ? Appeler chacun(e) par son prénom me demandait déjà un effort visible : « naiye, ça ? » « Ndaille » « Dnaïlle ? » « Ndaille, mais si tu veux tu peux m’appeler Fatou »…. « Euh, oui Fatou, c’est plus simple pour moi ! … » (N'Daye Fatou, à gauche).

L’après-midi fut heureusement plus rassurant, avec un petit groupe d’un niveau similaire sur Word.

Le soir, Thanh et moi sommes allés « livrer » des médicaments à une famille au centre ville de Dakar. En échangeant avec les parents sur la situation du pays, c’est la deuxième fois que j’entendais parler de l’insécurité grandissante à Dakar. Deux éléments aggravants : la nuit et la peau blanche ! Manque de bol : la nuit était tombée, et on ne peut pas dire que j’ai la peau très mate.

Le mari nous accompagna donc gentiment dans une « dibiterie », restaurant sénégalais où nous avons commandé un kilo de mouton (du gigot). Le restaurateur coupa la viande en petit morceaux dans un coin visible de la salle. Peu après, il nous rapporta le tout grillé avec quelques fines tranches d’oignons, dans un plat collectif. Une fourchette chacun, un peu de moutarde et de piments extra fort dans un coin du plat… et à l’attaque !

« Vous voulez un cocktail de jus de fruit avec ? », nous suggéra notre gentil chaperon. « Vous allez voir, c’est très bon », enchaîna-t-il tout de suite, comme s’il voulait nous dire que nous passerions à côté de quelque chose si on ne goûtait pas ça…. Une autre spécialité du Sénégal ? Oui et non : disons que les sénégalais semblent beaucoup aimé le Fanta. Nous avons donc trinqué joyeusement autour un verre de fanta, goût « cocktail de jus de fruits »…. et après une dizaine de photos suggérées par Thanh depuis notre arrivée dans le restaurant !



Hier, j’ai davantage échangé avec les stagiaires. Faire des photos et apprendre quelques mots clés en Wolof a crée une ambiance plus conviviale.






L’élève le plus matinal, Samb (à gauche), m’a ainsi expliqué qu’il travaillait dans le bâtiment … après avoir regardé son portrait sur mon appareil photo. Il a besoin d’utiliser Excel pour pouvoir faire des calculs liés à son activité (quantité de ciment ou de béton multiplié par le prix, etc) et des lettres. Surtout, il a été très intéressé par ma proposition de faire un blog. Il y montrera les différents modèles de portes qu’il commercialise.

Le blog : une idée qui marche ! Grâce à ça, j’ai enfin pu trouver quelque chose à transmettre à Jules Bernard, dont la maîtrise de Word et d’Excel laissait peu de place à un quelconque apport de ma part. Il pourra utiliser son blog pour accroître ses ventes de djembé.

Aïssatou est la dernière convertie de la journée : un blog lui permettra de vendre en France les vêtements qu’elle crée. Je collabore activement au développement du commerce (international) au Sénégal !



La jeune femme me prépare de son côté un vêtement pour vendredi, le jour où les sénégalais sortent leur plus beaux vêtements traditionnels. Nous sommes allées toutes les deux acheter du tissu au marché HLM. Elle avait déjà en tête le tissu qu’elle voulait et nous avons fait nos emplettes en 30 minutes maximum.

Avant de quitter le marché, nous avons croisé une veille dame qui, parmi la multitude de vendeurs « itinérants », vendait des sortes de colliers avec des petites perles de couleur. Aïssatou m’en a offert deux en m’expliquant qu’ils se mettaient autour de la taille, ce que je m’empressa de faire de manière assez ostensible. Je ne compris pas pourquoi deux sénégalais me firent tout de suite quelques vifs compliments enjoués sur ces accessoires. Aïssatou et la vendeuse rigolaient de mon incompréhension, avant de me conseiller de les cacher dans mon jean : les femmes africaines se mettent en fait ces « colliers » autour de la taille pour séduire la nuit leur chéri …

Aujourd'hui: coupure d'électricité presque toute la journée dans notre coin! Si la pénurie d'essence qui gênait les habitants depuis 2 ou 3 jours est aujourd'hui réglée, les coupures d'électricité perdurent.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vite la suite... pas mal l'histoire des accessoires... Peux-tu mettre des photos en plus de tes commentaires???

Gros bisous

Isa

Romain a dit…

Salut Séverine,

Isa à raison, ce serait sympa d'avoir plus de photos, ...

A+

Romain

A bientôt!

A bientôt!